Et lui les interrogeait :
« Et vous, que dites-vous ?
Pour vous, qui suis-je ? »
Pierre, prenant la parole, lui dit :
« Tu es le Christ. »
Alors, il leur défendit vivement
de parler de lui à personne.
Marc 8, 29-30
Textes liturgiques©AELF
Depuis sa résurrection, Jésus a levé l’interdiction de parler de lui ! Au contraire, c’est partie de notre mission de baptisés que de le faire. Alors je le fais.
Pour moi, qui es-tu ? Que dirai-je ?
Tu es mon frère, tu es mon Sauveur, tu es mon Seigneur.
Sans toi ma vie serait néant. Sans toi serait vaine mon espérance. Qu’aurais-je à attendre ? Un peu de gloire pour mon nom et des fleurs, de temps en temps, sur ma tombe ?
Je n’ai que faire de tout cela.
Mes enfants me continuent et cela me suffit. Je fuis les pouvoirs. Je te rends grâce quand tu rabotes de mille et une façons mon orgueil. Au quotidien, j’aime être obéie par mes petits élèves, et pour tout le reste, j’aime obéir : à ma hiérarchie, à celle de l’Eglise, même quand c’est un peu crucifiant. Et à ta Parole.
Jeter les yeux sur ton corps crucifié.
“Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus,
ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.
Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect,
il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.”
Philippiens 2, 5-8
Pour moi, qui es-tu ? Que dirai-je ?
Tu es Celui qui nous ouvre la vie éternelle.
Bien plus : tu es Celui qui nous ouvre l’éternité dès cette vie.
Que sont les petites contrariétés quotidiennes, quand on a les yeux fixés sur ton Corps crucifié ? Que sont les blessures de l’amour propre, quand on croit que tu nous appelles à une vie de lumière, où il n’y aura plus aucune hypocrisie et aucune ambiguïté dans les relations humaines ? Que sont les lâchetés de cette vie, quand on sait que tout sera lavé au feu de ton pardon ?
Pour moi, qui es-tu ? Que dirai-je ?
Je te chuchoterai depuis l’intime de mon âme : tu es Celui que mon cœur aime. Celui que j’ai cherché partout, en tout visage et en toute promesse. Celui qui m’a parlé dans les fidélités, qui m’a échappé dans les impostures. Celui que j’ai scruté inlassablement dans les yeux lumineux de tes disciples – hommes ou femmes – Celui qui toujours m’a parlé dans les Ecritures.
Celui que mon cœur contristé n’a pas reconnu dans tes serviteurs infidèles, Celui qui a été plus fort que tous les philosophes et tous les sages du monde entier.
Celui qui, seul, m’a laissé entrevoir la Vérité, celle que l’on recherche parfois toute une vie.
Celui que mon âme désire, que ma foi espère.
Celui qui est seul capable de me faire dédaigner toutes les joies du monde.
Celui qui me suffit.
Celui qui m’a comblée, qui me comble et qui me comblera.
Tu es le Fils, et je ne connais pas de plus grand bonheur que de me sentir regardée par Toi dans ma féminité.