Tandis que la presse et les réseaux sociaux s’agitent autour du synode sur la famille, avec des attentes bien ciblées, je médite sur la grandeur et la justice de notre Dieu. Pourquoi le ramener toujours à notre finitude terrestre, pourquoi le confondre encore et encore avec les hommes qui sont censés le représenter ici-bas ?
Dieu est bien plus grand, plus juste et plus généreux que ceux-là.
“Dieu créa l’homme à son image,
à l’image de Dieu il le créa,
il les créa homme et femme.” (Genèse 1, 27)
A l’image de Dieu !
J’ai confiance.
Je comprends d’ores et déjà que Dieu n’a rien à voir avec les fanatiques armés qui prétendent tout conquérir en son nom, et qui méprisent la femme comme le dernier de leurs accessoires domestiques et de plaisir.
Je comprends aussi qu’une assemblée, toute respectable qu’elle soit, où seul l’homme mâle a voix au chapitre n’est pas créée à “l’image de Dieu”. Inutile donc d’en attendre une révolution de justice.
Je comprends même qu’il y a beaucoup de concepts à convertir dans notre théologie. A commencer par l’idée d’une Trinité toute masculine.
“Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.” (Jean 1, 18)
Dans le sein du Père ! Dans ses entrailles maternelles, c’est de là que vient Jésus avant son incarnation !
Le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Certains se gargarisent de tout résumer à ce triple masculin.
J’ai lu un jour un joli livre “Jade et les sacrés mystères de la vie”, de François Garagnon. Je l’ai même offert à ma fille. Mais là où je ne pouvais adhérer, c’est sur l’appellation de “Monsieur Saint Esprit”.
Non, non et non, revenons-en plutôt à la Ruah, à la Sophia ou à la Sagesse. Le féminin sied bien mieux à la troisième Personne de la Trinité Sainte.
Et ce féminin qui est si profondément nié dans notre Eglise – Marie ne saurait le représenter à elle seule, elle qui est une créature, de plus “mise à part” par son Immaculée Conception – dans la profondeur de ma foi confiante, je sais que Dieu le justifiera, pour ne pas dire, le vengera. Tout ce qui a été attenté contre la femme depuis la nuit des temps au soi-disant nom de Dieu sera dénoncé par Dieu. La femme est éminemment aimée de Dieu, et il n’a pas dit son dernier mot, quoi que prétendent les catéchismes.
Textes liturgiques©AELF
Image : La Sophia orthodoxe, V.BELIAEV : Mosaïques à l’intérieur de la Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé de Saint-Pétersbourg