Jésus reprit :
« Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous,
parce que vous chargez les gens
de fardeaux impossibles à porter,
et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux
d’un seul doigt. »
Luc 11, 46
Textes liturgiques©AELF
On pourra me reprocher que je fais là un raccourci très facile. Que je ferais mieux, pour moi-même, de méditer aussi la première lecture d’aujourd’hui (Romains 2, 1-11). Ce n’est pas faux.
Il n’empêche que je trouve que cet évangile arrive à point nommé en plein milieu du Synode sur la famille.
L’autre jour, lisant ici ce passage
http://www.news.va/fr/news/synode-quid-des-divorces-remaries-et-de-la-prepara
“Autre question abordée : la contraception. Un père synodal a défendu la méthode naturelle soutenue dans le monde par de « rares bienfaiteurs éclairés », alors que les Etats-Unis dépensent 8,1 milliards de dollars dans des dizaines de pays en développement pour les méthodes contraceptives de type pilule ou préservatifs.” (fin de citation)
je me suis dit que c’était tout de même incroyable que ces vieux messieurs, tous célibataires et ignorants de la vie de couple au quotidien, prennent des décisions sur ce qui est bon ou mauvais quant à un sujet aussi intime pour le corps des femmes, leur vie personnelle et de couple.
Ce sont eux, les docteurs de la loi d’aujourd’hui. Certes, leur situation de célibat chaste pour le Seigneur est fort difficile et louable. Ils ont connu tout au long de leur vie des combats intérieurs que nous ne pouvons soupçonner. Et grâces leur en soient rendues, car je suis de ces fidèles qui apprécient que nos prêtres fassent vœu de célibat, situation de vie qui les rend plus disponibles à leur ministère et plus conformes au Christ chaste pour le Royaume. Loin de moi donc l’idée de réfuter leurs propres difficultés dans ce choix de vie ô combien exigeant.
Ce qui m’incommode, c’est qu’ils soient seuls entre eux pour rendre des décisions qui touchent au corps des femmes et à l’intimité des couples. Ne connaissons-nous pas tous de ces jeunes filles aux grands élans généreux, qui proclament qu’elles auront beaucoup d’enfants, et qui, une fois en couple, n’en ont que deux ou trois, parce qu’elles ont connu concrètement les problèmes liés à une grossesse, les nuits sans sommeil continu qui épuisent pendant des années, les enfants colériques, la pression de la société qui les voudrait parfaites en tout – mères modèles, performantes au travail et jamais absentes, épouses séduisantes, et j’en passe… Sans compter que plus souvent qu’elles encore, leur compagnon de vie freine après la naissance du deuxième enfant, trouvant la vie de famille vraiment trop contraignante…
Et on a là des clercs qui n’ont jamais eu affaire à un bébé autrement que pour le baptiser, et qui décident à la place des femmes de la manière dont elles éviteront une grossesse par an… On marche sur la tête. Si on sortait enfin de cette nécessité pour le Magistère de s’inscrire toujours scrupuleusement dans ce qu’un autre pape, à une autre époque, a mis sur le papier, l’Eglise serait peut-être un peu plus en phase avec les réalités de la vie de famille…
1 commentaire
Tout à fait d’accord.
Bien que j’ai eu de la chance de ne presque pas prendre la pilule ni autre stérilet, pendant ma vie de femme “féconde”, mais cela depéndait uniquement de l’entente dans le couple, et chaque couple a ses ressentis à ce sujet, .
C’est vrai que cela fait bizarre comme tu le dis, que des vieux messieurs pour la plupart entendent parler de ces choses là.
Je suis avec beaucoup d’intérêt les interventions en particulier sur l’accueil à la communion des divorcés remariés de la par de Mgr Vesco l’évêque d’Oran en Algérie, c’est quelqu’un de très bon et très évangélique …