En ce temps-là,
Jésus disait :
« À quoi le règne de Dieu est-il comparable,
à quoi vais-je le comparer ?
Il est comparable à une graine de moutarde
qu’un homme a prise et jetée dans son jardin.
Elle a poussé, elle est devenue un arbre,
et les oiseaux du ciel ont fait leur nid dans ses branches. »
Il dit encore :
« À quoi pourrai-je comparer le règne de Dieu ?
Il est comparable au levain
qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine,
jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »
Luc 13, 18-21
Textes liturgiques©AELF
Ce matin, au réveil, joie : j’avais un mail d’un moine cistercien qui s’en défend mais que je considère comme mon père spirituel. Le genre d’amitié qui fait du bien à l’âme comme une fontaine d’eau vive. Il a 80 ans, mais je suis toujours émerveillée de la quasi gourmandise avec laquelle il médite l’Evangile. Quand j’ai un chagrin par rapport au catéchisme, il me dit dans son beau sourire lumineux : “C’est l’Evangile qu’il faut méditer.”
Alors hier soir, lisant l’évangile d’aujourd’hui avant d’aller me coucher, j’ai ruminé ces mots tant de fois entendus . Et pour la première fois, j’ai été frappée du fait que dans cette parabole sur le règne de Dieu, il y avait un homme et une femme. Dans des rôles stéréotypés pourraient m’objecter certains, il n’empêche, Jésus compare le règne de Dieu à ce qu’il advient du geste d’un homme et du geste d’une femme. Et que “toute la pâte lève” n’est pas moindre qu’une graine de moutarde devenue un arbre.
Cette constatation suffit à ma joie de ce matin.
Sur les réseaux sociaux, je vois passer toutes sortes d’analyses du Synode sur la famille. Faute d’être abonnée, je n’ai pas pu lire en entier un article du Monde intitulé “Et Dieu bouda la femme”. J’avais envie de réagir rien qu’au titre, tout à fait sûre, dans ma vie spirituelle et d’oraison, que cet énoncé est faux. Qu’une assemblée d’hommes célibataires connaissant très mal les femmes les considère comme interlocuteurs moindres est une chose, mais que Dieu, surtout le Dieu de Jésus-Christ, les “boude”, j’expérimente jour après jour pour mon plus grand bonheur que la réalité tend plutôt vers l’inverse.
Pour ma part, je serais fort heureuse si, avec une toute petite quantité de levain presque invisible, je pouvais faire lever, avec trois grandes mesures de farine, une pâte utile au règne de Dieu.
Image : Gravure par Jan Luyken, Bible Bowyer.