Je vous l’écris, petits enfants :
Vos péchés vous sont remis à cause du nom de Jésus.
Je vous l’écris, parents :
Vous connaissez celui qui existe depuis le commencement.
Je vous l’écris, jeunes gens :
Vous avez vaincu le Mauvais.
Je vous l’ai écrit, enfants :
Vous connaissez le Père.
Je vous l’ai écrit, parents :
Vous connaissez celui qui existe depuis le commencement.
Je vous l’ai écrit, jeunes gens :
Vous êtes forts,
la parole de Dieu demeure en vous,
vous avez vaincu le Mauvais.
N’aimez pas le monde,
ni ce qui est dans le monde.
Si quelqu’un aime le monde,
l’amour du Père n’est pas en lui.
Tout ce qu’il y a dans le monde
– la convoitise de la chair,
la convoitise des yeux, l’arrogance de la richesse –,
tout cela ne vient pas du Père, mais du monde.
Or, le monde passe, et sa convoitise avec lui.
Mais celui qui fait la volonté de Dieu
demeure pour toujours.
1 Jean 2, 12-17
Textes liturgiques©AELF
J’aime beaucoup les épîtres de Jean, mais j’avoue qu’à lire cet extrait-ci, je reste un peu perplexe. En effet, dans notre cher pays de France du moins, ne pourrait-on pas dire de nos jours exactement l’inverse de ce qu’exprime Jean dans tous les passages qui commencent par “Je vous l’ai écrit…” ?
Les jeunes gens d’aujourd’hui ont-ils vaincu le Mauvais ? Les enfants connaissent-ils le Père ? Et leurs parents ?
Pour la majorité de nos concitoyens, la réponse est, il me semble, tristement négative. Nous vivons dans un pays déchristianisé. Et on y a même tendance, je crois, à diaboliser les croyances et à exalter l’athéisme voire le paganisme. Qui les enfants ont-ils attendu à Noël ? L’enfant de la crèche ou le faux Père, celui qui est vêtu de rouge “avec une hotte sur le dos ” ?
Nos jeunes ont des valeurs, certes. Mais je les observe s’enivrant à la première occasion, s’étourdissant dans des concerts en scandant des paroles parfois douteuses, n’ayant de la fidélité qu’une idée toute relative…
Quant à leurs parents, quelle éducation religieuse leur ont-ils donnée ? Beaucoup de jeunes ne sont plus baptisés, et quand bien même ils le seraient, ils ne vivent pas ce baptême en profondeur, souvent faute de connaître les fondements de leur religion.
Je ne veux jeter la pierre à personne. Je suis moi-même maman de jeunes adultes et je sais à quel point il est difficile de leur transmettre la foi. Au moins respectent-ils la mienne et sont-ils à même de la comprendre. Mais beaucoup de leurs amis sont dans une inculture totale quant à la foi chrétienne, n’en connaissant que des poncifs négatifs sur l’Eglise.
Les récents événements tragiques de novembre nous ont encore montré que le sursaut citoyen consiste à continuer à sortir et à s’étourdir dans les loisirs coûte que coûte, persiser envers et contre tout à “aimer le monde.”
Je suis consciente qu’à leur âge, j’aurais détesté que l’on me fasse un prêchi-prêcha comme ce billet pourrait l’être perçu. Il ne s’agit pas d’arrêter de vivre. Aimer les autres et la convivialité, découvrir l’amour et le partager, voyager, participer à de grands rassemblements fédérateurs, tout cela est très beau. Mais puisse l’année de la Miséricorde, ou des lieux comme Taizé, rappeler aux jeunes qu’il existe dans la vie une autre dimension que la quête de la jouissance à tout prix, et à leurs parents, que c’est en les privant d’une éducation chrétienne qu’ils les aliènent finalement au monde !
1 commentaire
D’où l’importance d’aller aux périphéries même si c’est loin d’être facile.