Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
Jean 1, 12-13
Textes liturgiques©AELF
Longtemps, très longtemps, j’en ai souffert. J’enviais mes camarades qui étaient aînés, cadets, désirés, chéris par leurs parents. J’enviais mes amies qui avaient été bien accueillies à leur naissance en tant que filles. J’entendais souvent le récit de ma naissance fardeau, les soupirs sur le fait que j’aie été quatrième fille, je guettais un signe de tendresse explicite de ma mère qui ne venait jamais. Sensible et émotive, j’avais en permanence un poignard en travers du cœur.
J’ai grandi avec ça. Grandi quand même. Grandi très vite – et peut-être mieux.
J’ai mis un point d’honneur, à chacune de mes grossesses, à tenir un journal pour parler à ce bébé qui allait arriver et lui raconter à quel point il, elle était désiré et aimé dès le commencement, dès ses toutes premières cellules de vie. Je voulais que jamais il, elle ne vive cette détresse de se savoir profondément non désiré.
Et puis il y a eu un jour une grâce et un basculement. Quelque chose qui a fait qu’en un instant, j’ai compris très profondément ces lignes de l’évangéliste Jean que j’ai citées ci-dessus. Je comprenais par toutes les fibres de mon être qu’il y avait un au-delà de la volonté de mes parents sur moi : une volonté de Dieu, qui m’avait voulue là et en ce temps-là, et fille, et telle que j’étais, avec toutes mes failles, mes blessures et avec ma quête obstinée de la foi. Il y avait soudain la réponse définitive au questionnement lancinant de toute ma vie. Il y avait un amour ineffable, total, comblant. Jamais plus désormais je ne douterais de la légitimité de ma naissance. Et jamais plus je ne douterais de Dieu. C’était un tout. J’étais née par Lui, grâce à Lui, pour Lui. Grâce qui avait été accomplie le jour de mon baptême, quand j’avais à peine une semaine, et réitérée par ma confirmation.
Je n’en ai que plus aimé mes parents qui d’ailleurs me témoignaient de plus en plus d’amour à mesure que progressais dans l’âge adulte et que je mûrissais dans la foi, qui a toujours été si vive dans ma famille.
J’étais réconciliée avec ma vie, avec la vie. Je voyais désormais comme infiniment précieuses toute grossesse et toute naissance. Là, dans un amas de cellules en recherche de vie, en début d’âme, il pouvait y avoir un projet grandiose de Dieu, et tout début était à respecter infiniment.
Jamais plus je n’ai souffert de me sentir “non-désirée”. Qu’y a-t-il de plus beau, de plus fort et de plus grand au monde que d’être né d’une volonté de Dieu sur soi ?
2 commentaires
Merci André, et bonne année 2016 à toi et aux tiens ! 🙂
Un bug a interrompu le message que je t’ écrivais !
Est-ce que ce que j’ ai déjà écrit est bien parti ?
Quoi, qu ‘il en soit, je le termine….
Dans ma vieillesse, je bénis le pape François pour tout ce qu ‘il m’ apporte de son côté, et j’ essaie, à son école, de vivre toujours plus près du Christ si miséricordieux.
Bonne nouvelle année à toi, Véronique;
André.