Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Jean 20, 26-29
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Je me souviens très bien des sentiments que m’inspirait cet évangile quand j’étais petite fille et que je l’entendais à la messe. Thomas me scandalisait un peu. Je ne comprenais pas son incrédulité. J’avais une foi si limpide, si naturelle que je lui en voulais un peu d’avoir blessé le cœur de Jésus. Pourquoi avait-il demandé toutes ces preuves alors que dans mon esprit, il était si facile et si doux de croire ?
Heureuse foi de mon enfance !
Plus tard, il ne m’a pas fallu des preuves, non. Il m’a fallu surtout des témoignages de croyants authentiques, et grâce à Dieu il s’en est trouvé beaucoup sur mon chemin.
A bien lire les Ecritures et à méditer sur ma vie et celle des autres, autour de moi, je pense que c’est assez masculin, de réclamer des preuves de l’existence de Dieu, de vouloir des démonstrations rationnelles, des “signes” et que sais-je encore de la résurrection du Seigneur. Je crois que nous autres femmes, par grâce, avons dès l’enfance une aptitude beaucoup plus naturelle et profonde à la foi. Et je m’attriste que l’on étouffe cette grâce dans l’éducation déchristianisée de nos sociétés. Que faire, quand on est enfant, d’une foi sans objet, sans connaissance concrète de Dieu ?
En parlant à Thomas, Jésus nous a aussi laissé un bel enseignement :
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Ce serait à graver en lettres d’or à l’égard de nos contemporains qui courent après la dernière apparition à la mode. Voir, voir des signes ! Quelle tentation tenace ! Et quelles dérives à cause de cette faiblesse dans la foi !
Je confesse cependant qu’il y a une quinzaine d’années, je vivais de véritables crises de désespoir de ne pas voir le visage du Christ. Ce n’était pas du tout un manque de foi de ma part, non, bien au contraire, c’était un tel excès d’amour pour lui que j’aurais voulu pouvoir me rassasier de sa beauté. Je pleurais les vers de saint Jean de la Croix dans son Cantique spirituel :
Apaise mes tourments
puisque personne n’y peut mettre fin.
Et que mes yeux te voient
puisque tu es leur lumière
et que je veux pour toi seul les garder.
Découvre ta présence
que la vision de ta beauté me tue !
Vois, la douleur d’amour
rien ne peut la guérir
si ce n’est la présence et la figure.
Ô source cristalline,
si parmi tes reflets argentés,
tu modelais soudain
les yeux tant désirés
que je porte en mes entrailles gravés.
Jolie coïncidence que l’on lise cet évangile le jour de la Divine Miséricorde où l’on fait aussi mémoire de sainte Faustine, qui eut quant à elle la grâce d’avoir des visions de Jésus.
Les années ont passé et ma douleur s’est apaisée d’elle-même. Je ne languis plus tant après le visage de Jésus. Une grande confiance en lui s’est installée à la place, donnant la paix à mon âme. Sa proximité quotidienne dans l’oraison me suffit désormais. Le désir de contempler sa beauté est toujours là, mais en espérance de sa venue dans la Gloire.
Je dois dire d’ailleurs qu’aucune représentation du Christ ne me satisfait, que ce soit sur les icônes, les tableaux ou les images pieuses. Je suis sûre qu’il est infiniment plus beau que sur tous ces dessins.
Espérer sa beauté est la plus forte de mes attentes.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu.
Oui, Jésus mon Seigneur, heureuse, je le suis !
2 commentaires
“Heureux ceux qui croient sans preuve”… c’est un slogan d’arnaqueur, d’escroc et de menteur ça.
Eh bien Thriel, que d ‘agressivité !
D’une part, vous déformez le verset.
D’autre part, vous insultez le Christ.
Mais nous savons qu’il professe lui-même qu’une parole contre lui sera pardonnée.
Prenez garde cependant à ne pas blasphémer contre l’Esprit Saint, ce qui est bien plus grave.
Quant à l’antisémitisme dont vous ne vous cachez pas, il me donne la nausée.
Bien le bonsoir.