Bien-aimé,
devant Dieu,
et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts,
je t’en conjure,
au nom de sa Manifestation et de son Règne :
proclame la Parole,
interviens à temps et à contretemps,
dénonce le mal, fais des reproches, encourage,
toujours avec patience et souci d’instruire.
Un temps viendra
où les gens ne supporteront plus l’enseignement de la saine doctrine ;
mais, au gré de leurs caprices,
ils iront se chercher une foule de maîtres
pour calmer leur démangeaison d’entendre du nouveau.
Ils refuseront d’entendre la vérité
pour se tourner vers des récits mythologiques.
Mais toi, en toute chose garde la mesure,
supporte la souffrance,
fais ton travail d’évangélisateur,
accomplis jusqu’au bout ton ministère.
Moi, en effet, je suis déjà offert en sacrifice,
le moment de mon départ est venu.
J’ai mené le bon combat,
j’ai achevé ma course,
j’ai gardé la foi.
Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice :
le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là,
et non seulement à moi,
mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour
sa Manifestation glorieuse.
Deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée 4, 1-8
Textes liturgiques©AELF
Paul, grand visionnaire ? Certainement… Nous sommes plongés, en cette époque, en Europe en particulier, dans cette problématique. Rejet de l’enseignement du Christ, tentative de réduction des Evangiles à des écrits contestables et non vérifiables, assimilation des chrétiens à des personnes crédules et cherchant à se rassurer devant la mort… La foi est considérée comme une option, ou, pire, comme une ridicule faiblesse. On est prié de la taire, de la cacher : elle doit appartenir à la “sphère privée”. Surtout, ne pas faire de vagues… Surtout, ne pas faire de prosélytisme…
J’ai un grand tort dans la société bien-pensante d’aujourd’hui : je n’ai pas – plus – de doute quant à la Vérité des Evangiles et de l’incarnation, la résurrection, la venue dans la Gloire du Christ Jésus et sa royauté à venir. Combien de fois ne m’a-t-on pas objecté que cela tenait de la croyance et non de la connaissance ! Est-ce parce que la multitude ne peut, ne veut pas croire en la Révélation de la Parole de Dieu en son Verbe, le Seigneur Jésus, en la puissance de l’Esprit qui nous fait “souvenir de tout ce qu’il nous a dit” que je devrais plier ma foi comme un mouchoir au fond de ma poche et cacher qu’elle est le moteur de ma vie ?
Professionnellement, j’y suis durement contrainte.
Cela me pèse déjà bien assez.
Que l’on ne me demande pas, en plus, dans cet espace d’expression libre que je me suis créé, de renier que le Christ soit vraiment Vérité, Chemin et Vie.
Image : Enluminure de l’Evangéliaire d’Egbert (vers 980) L’entrée à Jérusalem