Et c’est à nous que Dieu, par l’Esprit, en a fait la révélation. Car l’Esprit scrute le fond de toutes choses, même les profondeurs de Dieu.
Qui donc, parmi les hommes, sait ce qu’il y a dans l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui est en lui? De même, personne ne connaît ce qu’il y a en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu.
Or nous, ce n’est pas l’esprit du monde que nous avons reçu, mais l’Esprit qui vient de Dieu, et ainsi nous avons conscience des dons que Dieu nous a accordés.
Nous disons cela avec un langage que nous n’apprenons pas de la sagesse humaine, mais que nous apprenons de l’Esprit ; nous comparons entre elles les réalités spirituelles.
L’homme, par ses seules capacités, n’accueille pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu ; pour lui ce n’est que folie, et il ne peut pas comprendre, car c’est par l’Esprit qu’on examine toute chose.
Celui qui est animé par l’Esprit soumet tout à examen, mais lui, personne ne peut l’y soumettre.
Car il est écrit : Qui a connu la pensée du Seigneur et qui pourra l’instruire ? Eh bien nous, nous avons la pensée du Christ !
1 Corinthiens 2,10b-16
©Evangelizo.org 2001-2016
Ce texte m’a frappée aujourd’hui comme si je le lisais pour la première fois. Pourtant, j’ai parcouru les épîtres de Paul bien souvent !
Aujourd’hui, cet extrait m’émerveille. Il me réconforte dans les combats que je mène. Souvent, on me reproche de “juger”, alors que je ne pense pas le faire au sens négatif du terme, comment dirais-je ? Je pense avoir du jugement, ce qui est tout autre chose. Quand j’y fais allusion dans certains cercles catholiques, aussitôt on me parle du péché d’orgueil. Eh bien, Paul devait être sacrément orgueilleux, alors ! N’était-il pas plutôt éclairé par l’Esprit ?
Devons-nous donc renier les dons que Dieu nous a accordés pour passer pour véritablement humble ?
Paul est pourtant clair : c’est par l’Esprit qu’on examine toute chose.
Il y a ce paradoxe dans l’Eglise catholique : d’une part, professer dans la foi de l’Eglise que l’Esprit est donné par les sacrements et la prière, comme si c’était le dû de tout baptisé et confirmé, et d’autre part, dénier à ceux que nous pourrions appeler les “non clercs” la capacité d’avoir en eux l’esprit de discernement. Combien de fois ai-je été repoussée dans mes inspirations spirituelles par des clercs vers lesquels je me tournais ! Combien de fois ai-je été priée de voir en leur jugement le verdict ultime sur mon âme !
Cela signifierait-il que toute femme soit définitivement dépendante spirituellement d’un clerc, et donc d’un homme ?
Je souris un peu en lisant encore Paul : L’homme, par ses seules capacités, n’accueille pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu.
Je suppose qu’il dit ici “l’homme” au sens général d’humain. Mais il me plaît aussi de voir dans sa phrase l’homme au sens masculin : car devant les inspirations spirituelles d’une femme, combien de clercs voient-ils le spectre de la folie !
J’ouvre d’ailleurs une parenthèse pour dire que faire passer une femme pour folle n’est pas l’apanage des clercs : beaucoup de maris usent de cette ruse vieille comme le monde…
Mais restons positifs. Cet extrait de l’Epître aux Corinthiens me met en joie.
Eh bien nous, nous avons la pensée du Christ !
Amen, Paul !