En ce jour-là, quelques pharisiens s’approchèrent de Jésus pour lui dire : « Pars, va t’en d’ici : Hérode veut te tuer. »
Il leur répliqua : « Allez dire à ce renard : voici que j’expulse les démons et je fais des guérisons aujourd’hui et demain, et, le troisième jour, j’arrive au terme.
Mais il me faut continuer ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem.
Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu !
Voici que votre Temple est abandonné à vous-mêmes. Je vous le déclare : vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz : ‘Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !’ »
Luc 13,31-35
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
Jérusalem a raté le grand rendez-vous de son histoire : la présence du Messie Jésus dans ses murs, sa prédication salvatrice, son sacrifice rédempteur… Jérusalem, à l’exception d’une poignée de disciples apeurés et d’un certain nombre de femmes qui ont pleuré sur ses souffrances, Jérusalem n’a pas compris le Fils que Dieu lui offrait pour son attente à travers les prophètes, pour l’aboutissement d’une grande partie des Ecritures déjà existantes à l’époque… Et Jérusalem souffrira certainement jusqu’à la consommation des siècles de sa grande erreur.
L’Eglise – dans le sens de l’ensemble de tous les chrétiens quelle que soit leur confession – pourrait bien elle aussi rater le grand rendez-vous que le Seigneur Jésus lui a fixé au terme de son histoire terrestre. Car rendez-vous il y a, toutes les Ecritures et même la liturgie en attestent : “Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin.” (Credo de Nicée).
Toi qui es chrétien, qu’est-ce que tu attends ? Un exaucement de ta petite prière repliée sur ton espace privé ou bien même large ouverte au monde ? Qu’est-ce que tu attends ? Que les guerres cessent sur terre alors que l’homme ne changerait pour rien au monde, que les vertébrés cessent de s’éteindre alors que l’homme achève de détruire cette première création ? Qu’est-ce que tu attends ? Eventuellement un gentil Jésus qui viendrait combattre les méchants et protéger tes greniers ?
Si le chrétien n’attend que cela, vaine est sa foi et faible est son attente.
N’y aura-t-il donc personne pour attendre le Christ dans son second avènement glorieux, lui qui ne viendra pas avec des sucreries à distribuer plein ses poches mais avec la balance de la Justice divine ? Car il y a un terme à l’histoire terrestre des hommes avec le Dieu qu’ils recherchent ou qu’ils rejettent : et ce terme, qu’on le veuille ou non, qu’on en ait “envie” ou non, c’est le jugement des vivants et des morts selon la Parole éternelle de Dieu.
Bienheureux ceux qui attendent leur Seigneur et qui désirent avec sincérité son retour ! Bienheureux ceux qui seront prêts, en ce jour-là, à tout quitter de cette terre corrompue pour le suivre dans son Royaume de justice et de paix !
Image : Jugement Dernier Rogier Van der Weyden, 1446-52, musée de l’Hôtel-Dieu de Beaune
2 commentaires
bonjour Madame,
votre écrit est très élogieux sur votre Dieux.
je pense qu’il faut faire amende auprès des vivants pas des morts,ne rien attendre d’un sauveur quel qu’il soit juste
respecter le vivant sous toutes ces formes!
après nul ne sait ce qui se passe et parfois il vaut mieux ne pas savoir!
respectueusement.
Pour le chrétien authentique, le Christ Jésus n’est pas un “mort” mais le plus vivant des vivants ! Et si je suis chrétienne, j’ai le devoir, pour reprendre une formule souvent employée, d’agir comme si tout dépendait de mon acte, et de prier comme si tout dépendait de Dieu !
C’est étrange cette manière de penser que le fait de se tourner vers Dieu et vers son Fils dont le prénom signifie “Dieu sauve” nous détournerait du même coup de l’humanité. En réalité, c’est tout l’inverse ! Si je n’étais pas soucieuse de vivre selon l’Evangile, en beaucoup de choses je n’agirais pas comme j’agis dans ma vie quotidienne. Et quant à prier pour le retour du Christ en Gloire, ce n’est pas que pour mon intérêt personnel que je le fais, mais pour qu’il vienne réellement nous sauver de cette vallée de larmes !
Espérer un Sauveur, c’est aussi intercéder pour tous ceux qui vivent d’abominables souffrances, et il y en a tant de nos jours !