Frères, ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?
Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu, cet homme, Dieu le détruira, car le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous.
Que personne ne s’y trompe : si quelqu’un parmi vous pense être un sage à la manière d’ici-bas, qu’il devienne fou pour devenir sage.
Car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. Il est écrit en effet : ‘C’est lui qui prend les sages au piège de leur propre habileté.’
Il est écrit encore : ‘Le Seigneur le sait : les raisonnements des sages n’ont aucune valeur !’
Ainsi, il ne faut pas mettre sa fierté en tel ou tel homme. Car tout vous appartient,
que ce soit Paul, Apollos, Pierre, le monde, la vie, la mort, le présent, l’avenir : tout est à vous,
mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu.
1 Corinthiens 3,16-23
Textes liturgiques©AELF
A un premier niveau, cet extrait de la première Epître aux Corinthiens peut entrer en résonance avec la campagne électorale que nous vivons en ce moment en France : raisonnements de “sages” aux yeux du monde et ralliement à tel ou tel personnage politique… On en fait son héros, son héroïne, et on les défendrait bec et ongles ! Mais ne sont-ils pas, tous, avant tout des orateurs? Avec tout ce qu’il y a comme poids de ruse possible dans la parole qui veut entraîner les foules… Je ne veux pas ici dénigrer le jeu démocratique, d’ailleurs je suis une citoyenne consciencieuse qui vote toujours, mais franchement, quand je contemple cette agitation médiatique autour de telle ou telle phrase et, de la part des candidats, cette surenchère du paraître au détriment de l’être, je me dis que notre démocratie est tombée bien bas.
Je ferme la parenthèse.
En qui, chrétiens, mettons-nous notre orgueil ? En Jésus-Christ crucifié ! Lui n’a jamais manié la langue de bois. Il n’a annoncé que la vérité du Père, marchant de plus en plus sûrement vers la mort de la part de ceux qui haïssent cette vérité. Jésus mettait à mal tous les pouvoirs, et les pouvoirs ont voulu l’anéantir. C’était sans compter la puissance de sa divinité qui le mènerait à la résurrection, dont aujourd’hui encore nous vivons.
Depuis longtemps, la sagesse qui vient du monde ne m’impressionne plus. Les “intellectuels” qui se prennent très au sérieux me font sourire : qui es-tu, toi, pour mégoter sur l’existence historique de Jésus ? Qui es-tu pour déclarer que c’en est fini de la foi chrétienne ?
Depuis longtemps aussi, j’ai appris à être heureuse de n’avoir aucun diplôme de théologie à étaler devant les yeux de mes lecteurs. C’est ma petite fierté personnelle. Je ne suis pas une universitaire de l’Evangile. Non pas que je cherche à me maintenir dans une ignorance béate, je lis beaucoup d’écrits spirituels. Par contre, j’ai une épaisseur d’expérience que personne ne pourra me ravir : avoir été comptée pour folle au milieu des fous, quand l’Esprit indompté et indomptable me rendait inaccessible à la sagesse des sages de ce monde…