“Moi, je ne peux rien faire de moi-même ;
je rends mon jugement d’après ce que j’entends,
et mon jugement est juste,
parce que je ne cherche pas à faire ma volonté,
mais la volonté de Celui qui m’a envoyé.”
Jean 5, 30
Faut-il davantage décortiquer les Evangiles pour parvenir à distinguer le Père et le Fils l’un de l’autre ? Jésus est pourtant très clair dans tout cet extrait de l’évangile de Jean (chapitre 5). Il est “envoyé” par le Père. Il “fait seulement ce qu’il voit faire par le Père” (Jean 5, 19). Il rend son jugement d’après ce qu’il “entend”.
Nous devons nous défaire de cette pensée qui consiste à croire que Jésus était Dieu tout entier incarné sur terre. Quand Jésus était incarné dans la chair, son Père était encore aux Cieux ! Lui n’en est jamais descendu sinon en Esprit !
Il me plaît de songer au Christ Jésus en prière au sommet d’une colline tous les jours à l’aurore, écoutant à l’intérieur de lui-même la voix du Père, qui, depuis les Cieux, lui donnait des conseils pour sa journée, l’assurait de son exaucement pour les œuvres belles qu’il voudrait accomplir (guérisons, pardon des péchés et même relèvement d’entre les morts…), Dieu son Père aussi “qui connaît le cœur de tout homme” ( 1 Rois 8, 39) le mettant en garde contre les adversaires – essentiellement scribes et pharisiens – qu’il rencontrerait ce jour-là. Dieu son Père lui donnant l’impulsion de ses enseignements dans une totale confiance, car Il avait donné à son Fils un talent d’orateur inégalable et le goût même de sa propre justice et de sa propre miséricorde.
Je trouve que lorsqu’on considère que Jésus était Dieu tout entier sur terre, on enlève à Dieu sa Majesté et on prive les deux autres Personnes de la Trinité de leurs prérogatives. Il y a un Père qui précède Jésus, il y a l’Esprit qui lui succède. A chacun son rôle. Jésus est le Fils, pleinement, mais il n’est pas les deux autres Personnes.
Quant au jugement de Jésus… Ah, le jugement, mot honnis par les “tradismatiques” !
Mais jugement il y aura, quand le Christ reviendra dans sa Gloire, qu’on le veuille ou non !
Ne soyez pas étonnés ;
l’heure vient
où tous ceux qui sont dans les tombeaux
entendront sa voix ;
alors, ceux qui ont fait le bien sortiront
pour ressusciter et vivre,
ceux qui ont fait le mal,
pour ressusciter et être jugés.
Jean 5, 28 – 29
Image : Le Christ en prière Musée Unterlinden, Colmar