Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit !
Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.
Luc 24, 25-27
Textes liturgiques©AELF
Pauvre Jésus ! Toute sa vie, il a été confronté à des personnes qui ne comprenaient pas qui il était, à des disciples qui se scandalisaient de l’annonce de son inéluctable Passion, à des sceptiques qui ne croyaient pas au témoignage des femmes l’ayant pourtant vu ressuscité ! Pire : ceux-là même qui connaissaient les Ecritures sur le bout des doigts n’ont fait aucun rapprochement entre sa Personne et le Messie fils de David annoncé depuis longtemps. Tout s’est passé pour Jésus comme pour Moïse confronté à des Egyptiens au cœur endurci. Le plus étonnant, c’est que nous pouvons lire que Dieu lui-même avait endurci ces cœurs-là. Ainsi de l’entourage de Jésus :
“Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre.
Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur cœur ne comprenne, qu’ils ne se convertissent, – et moi, je les guérirai.
Mais vous, heureux vos yeux puisqu’ils voient, et vos oreilles puisqu’elles entendent !
Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.”
Matthieu 13, 10-17
On s’imagine souvent que du temps de Jésus, on l’aurait écouté, aimé, suivi, loué même. Et on s’enorgueillit d’être de ceux qui croient en Lui quand on lui dit : “Seigneur, Seigneur !”
Je voudrais cependant souligner que c’est maintenant un peu facile de croire en Lui, après vingt siècles d’Eglise et de foi chrétienne.
Autre chose est de savoir reconnaître les motions de l’Esprit saint qui se manifestent dans l’aujourd’hui des hommes et sont pourtant elles aussi corroborées par les Ecritures.
Les Ecritures sont loin d’être accomplies. Comme au temps de Jésus, on peut remonter jusqu’à Isaïe pour trouver des pans entiers de sa prophétie qui ne sont toujours pas réalisés. Et que dire alors de l’Apocalypse de Jean ?
Affirmez, avec d’excellentes raisons intimes et spirituelles de le faire, que le retour du Christ en Gloire est tout proche, qu’il est urgent de se préparer à cette ultime conversion, et vous déclencherez au mieux des moqueries, au plus insultant des soupçons d’être de mèche avec le Tentateur, au pire une demande d’internement par des proches “bien intentionnés” à votre égard.
Je n’invente rien, je le vis.
Le Christ Jésus, je le connais au plus intime de mon âme, je le reconnais à sa voix et à la fraction du pain. Je le fréquente sans cesse dans l’intime de l’oraison et les sacrements de l’Eglise.
Et je ne suis presque jamais prise au sérieux.
Communion à sa propre souffrance, car qui est vraiment du Christ porte jour après jour sa Croix avec Lui.