En ces jours-là,
on annonça au roi d’Égypte,
que le peuple d’Israël s’était enfui.
Alors Pharaon et ses serviteurs
changèrent de sentiment envers ce peuple.
Ils dirent :
« Qu’avons-nous fait en laissant partir Israël :
il ne sera plus à notre service ! »
Exode 14, 5
Textes liturgiques©AELF
Je vais encore tenter un parallèle très osé. Depuis longtemps, quand je lis des extraits du Livre de l’Exode, je vois dans les Hébreux en Egypte la situation des femmes dans le monde et aussi en Eglise. Dans bien des sociétés, et depuis les temps immémoriaux, les femmes sont encore les esclaves de leurs frères, maris, patrons… Et l’on sait bien que les religions sont les derniers bastions de cet état de fait. Là où l’évolution des mentalités tend à l’émancipation des femmes de tous leurs jougs ancestraux, les religions se cramponnent à l’idée de leur culpabilité originelle et de la nécessité de les mettre sous la tutelle d’un homme pour les soumettre et les brider.
Le Christ Jésus n’est jamais allé dans ce sens. Bien au contraire, il a relevé chaque femme rencontrée dans sa dignité originelle. Et je suis sûre que s’il avait pu aller plus loin dans sa volonté de réhabiliter les femmes, il l’aurait fait, mais son propre contexte historique et religieux ne le lui a pas permis.
Gros retour en arrière avec saint Paul, auquel les chrétiens les plus conservateurs se cramponnent désespérément.
Mais le mal est fait dans l’Eglise.
Je n’en parle pas en personne extérieure ; comme je l’ai dit souvent ici, je suis d’une famille profondément catholique depuis toujours et j’observe la vie au cœur de l’Eglise depuis ma plus tendre enfance.
Ecoutez un peu les clercs, et vous verrez qu’ils se désolent de la fuite des jeunes et des femmes, de leur absence de plus en plus criante à la messe. J’y vais fidèlement, et du haut de mes 53 ans, je suis une des plus jeunes de toute ma communauté de paroisses !
Où sont mes amies, mes sœurs, mes cousines, mes filles, mes nièces, élevées comme moi dans la foi ? Pourquoi ne sont-elles plus aux assemblées dominicales catholiques ?
La réponse est peut-être dans cet extrait du Livre de l’Exode.
« Qu’avons-nous fait en laissant partir Israël :
il ne sera plus à notre service ! »
A trop vouloir régenter la vie des femmes, légiférer sur leur corps entre hommes et les mettre au service des clercs, l’Eglise les a presque irrémédiablement perdues. C’est ce que je pense.