En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. »
Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera.
Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?
Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. »
Matthieu 16,21-27
Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
Parole du Seigneur ô combien difficile à recevoir en ce XXIe siècle ! Je crois que beaucoup de nos contemporains ne la comprennent pas du tout. Pourtant, pour la vivre intensément au creux de mon âme et de ma chair, je peux attester qu’elle est profondément authentique.
Pour ce qui est de Jésus, il est certain que tout s’est passé – et se passera – exactement comme il l’a annoncé ce jour-là. Ne commençons pas à remettre sa propre parole en doute, comme le fit Pierre. La tentation existe toujours – et de plus en plus dans notre monde – de contester les paroles de Jésus. J’accepte ceci, mais pas cela… Ce n’est pas Jésus lui-même qui a écrit les évangiles… Jésus n’était qu’un sage inspiré, mais pas le Fils de Dieu… La résurrection est symbolique… Je pourrais poursuivre indéfiniment la liste de ces paroles insidieuses qui sèment le doute dans les esprits insuffisamment ancrés dans la Parole du Christ. Il serait sage, dans notre vie de baptisés, au milieu de la tempête des incroyances et des influences d’autres traditions, de conserver comme roc de notre foi l’Evangile tout entier, sans chercher à en raboter ceci ou cela. Je le dis même pour les prêtres, en ayant entendu beaucoup qui ne voyaient que des symboles partout, par exemple pour les miracles que Jésus a accomplis. Ne pouvons-nous donc garder des yeux émerveillés devant les signes et les guérisons que Dieu a accordés par la personne de son Fils du temps de son incarnation parmi les hommes, et bien au-delà ?
J’ai eu, et j’ai encore dans ma vie, à me battre souvent contre les pensées qui ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. J’ai eu à le faire en moi, pendant une longue période de doute. J’ai aujourd’hui à le faire au milieu du monde, même dans le cercle de ma famille ou de mes amis, même dans le cadre de ma paroisse ! Toutes ces petites réflexions sur mon choix de ne plus rechercher ni désirer de partenaire de vie… Et si mon chemin, c’était celui que nous trace l’Apôtre Paul aujourd’hui en Romains 12,1-2 ?
“Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte.
Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.”
Qui donc peut y trouver ombrage, sinon l’esprit du monde ?
Il y a plus dans cet évangile d’aujourd’hui : l’annonce du retour du Christ dans sa gloire pour rendre à chacun selon sa conduite. Et là, qu’il se signale, celui qui ose encore penser de nos jours qu’il en sera ainsi ! Eh bien moi, j’affirme ma foi dans cette parole du Christ Jésus. Je lisais il y a quelques jours une méditation dans laquelle un prêtre – et ils sont très nombreux à tenir ce langage – affirmait que de notre vivant, personne d’entre nous ne verrait la fin des temps. Mais de quel droit affirmer ce genre de chose ? N’est-ce pas là une pensée des hommes, mais non de Dieu ? Dieu est souverainement libre, et s’il lui plaît de nous envoyer son Fils pour son second avènement demain, ou dans un mois, ou dans un an, il le fera !
Quand je lis, quand j’entends des discours pieux qui nient cette possibilité, je me dis que quelqu’un cherche là à anesthésier les consciences. Oui, vraiment, ces pensées-là ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes.