Lorsqu’ils arrivèrent et que Samuel aperçut Éliab, il se dit :
« Sûrement, c’est lui le messie,
lui qui recevra l’onction du Seigneur ! »
Mais le Seigneur dit à Samuel :
« Ne considère pas son apparence ni sa haute taille,
car je l’ai écarté.
Dieu ne regarde pas comme les hommes :
les hommes regardent l’apparence,
mais le Seigneur regarde le cœur. »
1 Samuel 16, 6-7
Textes liturgiques©AELF
Je médite ce beau passage donné par la liturgie de l’Eglise depuis ce matin. Tout le monde connaît la citation du Petit Prince de Saint-Exupéry :
“On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.”
Il est bon de revenir encore et encore aux textes bibliques, pour se rendre compte que bien des maximes de notre quotidien y sont puisées. Qui regarde, mieux que tout homme, avec le cœur? C’est bien notre Dieu ! Et il est important de s’en souvenir, à une époque où l’apparence prend tant de place dans l’esprit de nos contemporains. Soigner “son look”, être “tendance”, refuser de vieillir physiquement, avoir recours à la chirurgie esthétique… Frénésie contemporaine qui masque le fait que l’apparence n’a jamais suffi au bonheur de personne, quand au contraire la sagesse qui s’acquiert avec les années conduit à la sérénité et à la paix de cœur. C’est là le secret d’une vie réussie, tandis que l’apparence passe et, bien souvent, trompe autrui et peut aller jusqu’à nous tromper nous-mêmes.
Que voit Dieu en nous, que voit Dieu de nous, Lui qui nous connaît mieux que nous-mêmes ?
Comme dans le Livre de Samuel, où il choisit le plus petit des enfants de Jessé pour lui faire donner l’onction suprême, Dieu voit en nous ce qu’il y a d’humble, de discret, de caché. Notre cœur, voilà le livre ouvert devant les yeux aimants et perspicaces du Père. Voit-il seulement notre apparence ? Je n’en suis même pas sûre ! Mais quant aux détours de notre âme, rien ne lui en échappe.
Et si c’était la raison pour laquelle les personnes retorses, menteuses, trompeuses, manipulatrices ne sont en général pas à l’aise avec l’idée même de Dieu ? Nous savons qui est le maître du mensonge. Celui-là se complaît dans les apparences trompeuses. Mais qui contemple autrui avec le même regard que Dieu n’est pas dupe longtemps des subterfuges de l’Adversaire.