Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs.
Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets.
Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.
Marc 1,14-20
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
C’est une conviction que je porte depuis longtemps : Dieu a un problème de timing. Incontestablement.
Jésus, qu’est-ce que tu nous racontes là ? “Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche.” Euh, j’ai beau regarder autour de moi, depuis les 2000 ans que tu as prononcé cette phrase, je ne le vois pas vraiment, le règne de Dieu ! Pas une année sans guerre en un recoin ou même une vaste étendue de la planète, l’égoïsme et l’orgueil, toujours – peut-être même de plus en plus – l’asservissement des pauvres et des faibles aux puissants de ce monde…
On aura beau prêcher que le règne de Dieu est “au milieu de nous”, il faut avoir des lunettes chrétiennes un peu spéciales pour le discerner !
Non, assurément, le temps de Dieu n’est pas le temps des hommes. J’en ai déjà fait l’intime et amère expérience. Je recevais une intuition spirituelle très forte et très profonde : la promesse belle me semblait imminente, c’est ainsi qu’elle m’était donnée. J’affolais du monde autour de moi – ou pas. J’espérais enfin la fin de mes tourments et la justification promise, et non, je tombais dans pire encore. Et cela pouvait durer des années. Cela dure depuis des années.
Est-ce que je doute de ces promesses pour autant ? Non. Car parfois, pour une promesse entre temps oubliée, se dessine un accomplissement, oh, cela peut être 15 ou 20 ans plus tard, mais soudain l’exaucement est là, tangible, incontestable, et bien au-delà de mes espérances…
Alors non, les promesses données, je n’en doute plus. Elles se réalisent dans le temps de Dieu, qui est à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Savez-vous que si on compare la durée de la vie de la Terre à une année de 365 jours, l’histoire de l’homme commence à 17h le 31 décembre ? Donc Jésus, en Fils de Dieu qu’il est, n’a pas perdu la boule quand il nous dit que le règne de Dieu est “tout proche.” 2000 ans, une poussière d’humanité ! De là à croire que notre monde va vivre sa petite vie insouciante et inconsciente des enjeux de la Parole de Dieu pour toujours, il y a un pas que personnellement, je ne franchis pas.
“Pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour.
Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion”, nous dit la deuxième Epître de Pierre.
(2 Pierre 3, 8-9)
Jésus est bel est bien ressuscité d’entre les morts le troisième jour. Et moi je suis convaincue que le Père n’accordera pas à l’humanité tout un troisième millénaire de passivité spirituelle et de lenteur à se convertir sans nous envoyer son Fils en son retour glorieux, promis depuis les Prophètes et dans l’Apocalypse de Jean, qui inaugurera enfin le véritable règne de Dieu, conforme à ses promesses toujours tenues. Toujours.