Ainsi parle le Seigneur : Voici l’ordre que j’ai donné à vos pères : « Écoutez ma voix : je serai votre Dieu, et vous, vous serez mon peuple ; vous suivrez tous les chemins que je vous prescris, afin que vous soyez heureux. »
Mais ils n’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille, ils ont suivi les mauvais penchants de leur cœur endurci ; ils ont tourné leur dos et non leur visage.
Depuis le jour où vos pères sont sortis du pays d’Égypte jusqu’à ce jour, j’ai envoyé vers vous, inlassablement, tous mes serviteurs les prophètes.
Mais ils ne m’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille, ils ont raidi leur nuque, ils ont été pires que leurs pères.
Tu leur diras toutes ces paroles, et ils ne t’écouteront pas. Tu les appelleras, et ils ne te répondront pas.
Alors, tu leur diras : « Voilà bien la nation qui n’a pas écouté la voix du Seigneur son Dieu, et n’a pas accepté de leçon ! La vérité s’est perdue, elle a disparu de leur bouche. »
Jérémie 7,23-28
Textes liturgiques©AELF
Je me demande souvent comment les chrétiens peuvent lire avec quiétude le Livre de Jérémie. Il faut avoir une bonne dose d’orgueil pour croire que les reproches adressés par le Père à son peuple élu six siècles avant Jésus Christ ne concernent que les Juifs de ce temps. La parole du Père, que Jérémie nous donne avec tant de sincérité, n’est-elle pas intemporelle ? Elle en dit long sur Dieu, sur son attachement au peuple qu’il s’est choisi, sur son amour jaloux et blessé par les infidélités quasi païennes de ce peuple à cette époque-là. Et nous, chrétiens, le lirions en toute bonne conscience, un peu satisfaits que Dieu ait fait basculer son amour sur nous et renié le peuple élu aux origines ? Nous serions donc ceux qui ont reçu la vraie Parole en son Fils et qui baignent dans son amour inconditionnel, les portes du Royaume grandes ouvertes devant nous parce que Jésus est mort sur le croix pour nos péchés, que nous avons obtenu le salut par notre baptême et que nous n’avons plus, à notre mort, qu’à nous jeter dans les bras de Dieu quoi que nous ayons fait notre vie durant de la Parole et des commandements laissés par son Fils ?
Que tout cela est facile et illusoire ! Comme la théologie d’aujourd’hui donne bonne conscience à peu de frais !
Depuis longtemps, je suis fâchée contre le paragraphe 65 du catéchisme catholique qui spécifie que Dieu nous a tout dit en Jésus Christ et qu’il n’a plus rien à nous dire – je résume, cet article est inspiré de saint Jean de la Croix. Une fois de plus, on a considéré qu’un saint canonisé, tout saint soit-il, disait une parole descendue tout droit du ciel, qu’il n’y avait plus qu’à l’inscrire dans le catéchisme et à l’apprendre par cœur comme vérité absolue.
Comment peut-on circonscrire ainsi Dieu qui nous déborde de toute part ? Dieu dit ce qu’Il veut à qui Il veut et quand Il veut ! Ce n’est pas parce que quelques hommes jaloux de leur pouvoir sur les âmes ont rédigé un catéchisme qui les avantage – car de fait, toute femme recevant une inspiration divine devra en référer au Magistère, c’est-à-dire à des hommes d’Eglise – que nous devons prendre ce catéchisme comme une vérité révélée.
Eh bien moi, je dis que beaucoup de catholiques aujourd’hui ont raidi leur nuque, et ont été pires que leurs pères. Pires que leurs pères juifs, oui. Toujours aussi orgueilleux et crânement assurés de leur salut, même en dépit de la shoah dont de très nombreux chrétiens ont été complices.
Depuis bien des années, j’écoute, je transmets, j’appelle et j’avertis. Pour quel résultat ? Bien rarement on me répond, mes proches ignorent ce que j’essaie de faire sur ce site, mes “amis” sur les réseaux sociaux me lisent rarement, quelques fidèles me répondent – merci à eux. Mais ma voix se dissout sur le net comme si elle provenait d’un inconscient un peu dérangé.
En 2000, faisant mes courses dans une grande surface, je tombe sur un livre au titre quasi biblique: “Le Livre d’Annaëlle”. C’est une petite juive française de 8 ans, très lourdement handicapée, qui l’a écrit, Annaëlle Chimoni. J’en demeure bouleversée pour toujours, et sûre que ce livre est authentiquement prophétique, qu’Annaëlle, normalement incapable de communiquer, s’adresse à nous par grâce de Dieu. Ce livre est de la plus haute importance quant au respect que nous devons au peuple juif contemporain et quant aux temps eschatologiques. Annaëlle le dit plusieurs fois : le “Massiah ben David” est tout près de se manifester. Annaëlle ne connaît que – mais très bien – sa propre religion et culture juives. Jamais elle ne cite Jésus. Jamais. Est-ce pour cette raison que j’ai jeté le livre aux orties ? Certainement pas. S’il ne m’a pas fait douter un seul instant de ma foi chrétienne si vive, ce livre m’a permis de comprendre qu’il n’y avait pas, face à Dieu, le christianisme ou le néant. Que Dieu était souverainement libre d’inspirer qui Il voulait, comme Il voulait. Et que l’Esprit Saint était puissamment à l’œuvre, et pas seulement sous les calottes des évêques, des cardinaux et même des papes.
Nous sommes le 8 mars.
Eh bien, c’est du côté des fillettes et des femmes authentiquement inspirées qu’il convient aujourd’hui de regarder pour comprendre ce que Dieu a à dire à l’humanité en ces temps cruciaux qui sont les derniers donnés pour se convertir.
Oui, le “Massiah ben David” , le Christ glorieux, est tout près de se manifester. Annaëlle en rend témoignage. J’en rends témoignage, publiquement et gratuitement. Qu’attend cette humanité à la nuque raide pour se convertir ?
Image : Portrait du Cardinal de Richelieu 1642 Philippe de Champaigne