En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur.
Il suffit que le disciple soit comme son maître, et le serviteur, comme son seigneur. Si les gens ont traité de Béelzéboul le maître de maison, ce sera bien pire pour ceux de sa maison.
Ne craignez donc pas ces gens-là ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu.
Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits.
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps.
Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille.
Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux.
Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »
Matthieu 10,24-33
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
Je voudrais aujourd’hui m’attarder sur les deux derniers versets de cet extrait d’Evangile, et ne pas faire comme si Jésus n’avait jamais prononcé ces paroles.
Par deux fois, il parle bien de se déclarer pour lui “devant les hommes” ou de le renier “devant les hommes”. Il s’agit donc de l’attitude que nous adoptons au cours de notre vie, et non à l’instant de notre mort. De curieux théologiens prétendent de nos jours qu’à cet instant, nous bénéficions d’une “vision béatifique” du Seigneur qui nous encourage à nous jeter dans ses bras. Il me semble que “Tout est pardonné” est un titre satirique de Charlie Hebdo au lendemain des attentats, et non une parole toute faite dans la bouche du Christ, hormis à l’occasion du sacrement de la réconciliation demandé dans la foi et le repentir au cours de notre vie terrestre. Pardon du Seigneur donné pour que nous poursuivions une vie plus sainte, dans une grande gratitude pour sa miséricorde. “Va, et désormais ne pèche plus.” (Jean 8, 11). Et si nous chutons encore, revenir vers ce merveilleux sacrement, pas comme vers un coup d’éponge, mais dans la volonté de cheminer toujours davantage aux côtés du Seigneur, en vivant de sa Parole et des commandements de l’Evangile.
Nous voilà donc prévenus : il faut se déclarer pour lui devant les hommes. Je reconnais que ce n’est pas facile, surtout au pays qui commémore aujourd’hui le triomphe de la Révolution française dans la prise de la Bastille. Tout un chacun doit ici respect à la République. C’est une bonne chose, mais ces dernières années, on n’a que trop voulu repousser la foi dans le domaine de la sphère privée.
Je témoigne cependant qu’il y a des alternatives. Je suis bien placée pour en parler, moi qui suis fonctionnaire de la République, observant dans mon métier une parfaite laïcité : aucun prosélytisme, pas de signe religieux sur moi dans l’exercice de mes fonctions, la neutralité quand mes élèves me posent une question touchant à la religion ou à la vie après la mort…
Cela ne m’empêche pas, revenue dans ma “sphère privée”, de témoigner publiquement de ma très grande foi, ici, sur ce site internet, certes avec un nom de plume, mais sans m’en cacher de mes proches, même de certaines collègues en qui j’ai confiance. Qui veut me lire me trouve facilement. Parfois, je l’avoue, je redoute que ma hiérarchie professionnelle ne m’identifie ici. Cela pourrait me mettre en difficulté. Mais j’assume mon témoignage. Et en aucun cas, jamais, je ne renierai le Christ Jésus devant les hommes. Si on m’intime un jour de choisir entre le témoignage chrétien et la fonction publique, je choisirai le témoignage chrétien. Quoiqu’il doive m’en coûter. Car je ne veux surtout pas qu’au jour de son retour en Gloire – que j’espère bien davantage que le lendemain de ma mort – le Seigneur Jésus ait des raisons de me dire :
“Je ne te connais pas. Ecarte-toi de moi, toi qui m’as renié devant les hommes.”
(d’après Matthieu 7, 23)
3 commentaires
Merci pour ce texte, pour ce rappel. Que c’est dur de ne pas le renier c’est vrai: dans ce pays, cette époque où l’athéisme est la “mode”… Où les catholiques sont ‘moqués’ avec leurs croyances “d’un autre âge”, et quand on est jeune, ado, c’est pire n’est-ce pas! Il faut être fort et tenir bon. Et dans ces pays où les Chrétiens sont en danger de mort!!
Mais St Pierre lui-même ne l’a t’Il pas renié 3 fois? Il s’en est repenti. Il est Saint-Pierre. Il n’est jamais trop tard j’en suis sûre.
Merci Bretonne pour vos encouragements, vous avez tous les miens ! Oui, il faut avoir du courage dans ce beau pays de France pour s’affirmer chrétien et peut-être encore plus catholique, par les temps qui courent… Dans les années 80 ce n’était pas facile non plus, les athées croyaient avoir tout gagné, définitivement.
Si vous le voulez, vous pouvez lire cet autre billet :
https://www.histoiredunefoi.fr/blog/9167-avoir-le-courage-de-sa-foi
Merci, Véronique pour ce témoignage fort qui exprime bien ce que tu vis au-dedans avec conviction et amour.
Tu vis pour Lui, avec Lui, à cause de Lui : qu’Il te soit la persévérance dans ton combat, la présence à tout moment, même au pire des événements et la paix que rien ne pourra te ravir ! Présence de l’Esprit qui engendre la joie et la patience. Bon été ! Vie, bonheur et abandon !
Merci avec toute mon amitié,
Cécile.