En ce temps-là, Jésus prit la parole :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté.
Tout m’a été confié par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Matthieu 11, 25 – 27
Qu’ajouter à cet Evangile qui dit l’essentiel de la foi chrétienne ?
Sainte Thérèse de Lisieux l’avait si bien compris et vécu !
Je pense aussi à ma maman, qui par les effets de le guerre, a eu une scolarité très perturbée, et en a gardé une maîtrise de la langue écrite à la limite de l’illétrisme. Mais sa foi, elle, n’a jamais chancelé. Elle priait Marie comme elle aurait prié la mère aimante qu’elle n’avait pas. Elle retenait de l’Evangile qu’elle devait tout pardonner à son frère, et elle lui pardonnait toujours tout, même le pire, au prix de son équilibre psychique à elle. Elle répétait souvent : “Moi je ne sais rien”, complexée jusque devant ses filles mais désireuse que nous, nous nous élevions un peu dans le savoir qu’elle avait considéré une fois pour toutes comme lui étant inaccessible.
De son vivant, parfois, je m’irritais de tant d’ignorance. Mais maintenant qu’elle nous a quittés, j’ai compris qu’elle avait vraiment vécu la voie de l’humilité, de la confiance en la foi héritée de sa famille, de la connaissance de l’Evangile par l’humble service, l’effacement, la miséricorde.
Quand, lors de son éloge funèbre, une de ses meilleures amies du village l’a décrite comme “discrète et simple”, je me suis dit qu’en deux mots, elle avait cerné toute sa personne.
Il est bon aussi d’avoir une certaine culture pour comprendre les choses de Dieu. Mais pour nous configurer à son Fils, Il sait les moyens de nous faire gravir les échelons de l’humilité, qui se montent en descendant…
Image : Le songe de Jacob Marc Chagall