En ce temps-là, laissant les foules, Jésus vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. »
Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ;
le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais.
L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ;
ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Matthieu 13,36-43
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
Un extrait d’évangile difficile à entendre de nos jours, à tel point que je ne me souviens que d’homélies à son sujet qui donnent dans la psychologie : chacun de nous a en soi du bon grain et de l’ivraie, et la moisson, ce sera de brûler devant la face du Christ le reste de nos péchés au moment de notre mort pour ne laisser entrer en son Royaume que le bon grain de nos vies… Cela me semble un peu facile, voire une fuite devant la réalité de la parole du Seigneur Jésus. Mais si j’ose une autre opinion, on va me reprocher d’être prompte à juger mon prochain, Dieu étant seul juge entre le bon grain et l’ivraie…
A force de tenir ce discours un peu lénifiant, je constate que nos contemporains ne s’interrogent plus vraiment sur l’au-delà de la mort, et encore moins sur ce qui adviendra au retour du Christ en Gloire “pour la moisson” à la fin des temps.
Une amie résolument non chrétienne m’écrivait récemment : “Et s’il y a quelque chose après la mort, tant mieux, ce sera une bonne surprise !”
Là, je suis désolée, mais on est encore dans du Polnareff : “On ira tous au paradis”.
J’ai l’heur d’avoir des oreilles, et d’entendre ce que Jésus nous a dit et répété. Il ne reprend jamais sa parole.
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père.
Les justes !
Jésus ne parle pas ici de ceux qui ont passé leur vie à semer de l’ivraie dans les champs du monde. Ni de ceux qui “ont de la religion” non plus, d’ailleurs. Non, des justes. J’aime à prendre ce terme au sens que, par exemple, les Juifs y mettent.
Illustration : Constantin Meunier La moisson XIXe Musée d’Orsay, Paris
1 commentaire
Curieusement quand j’ai repris cet évangile ce matin et cette phrase “et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal”, je me suis dit qu’on aurait peut-être de fort mauvaises surprises. car qui d’entre nous peut dire qu’il ne commet pas le mal. Heureusement qu’ailleurs, jésus dit c’est impossible pour les hommes, mais pour Dieu tout est possible. Alors je suis bien d’accord, il y aura un jugement et peut-être que les appelés” ne seront pas du tout ce qui s’y attendent.