En ce temps-là,
on présenta des enfants à Jésus
pour qu’il leur impose les mains en priant.
Mais les disciples les écartèrent vivement.
Jésus leur dit :
« Laissez les enfants,
ne les empêchez pas de venir à moi,
car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. »
Il leur imposa les mains,
puis il partit de là.
Matthieu 19, 13-15
Comment ne pas penser, aujourd’hui, à la lecture de cet extrait d’Evangile, à tous ces enfants qui ont été trahis, souillés, traumatisés à vie par des attitudes coupables de clercs à leur égard ?
J’évoque peu ce sujet quand j’écris ici ou sur les réseaux sociaux, car d’autres que moi le font avec force et pertinence, et je leur rends hommage. L’odieux inacceptable qui s’est joué dans l’Eglise pendant des décennies, et certainement des siècles, me révulse et me donne la nausée. Je suis catholique pratiquante et maman : j’ai la chance de n’avoir jamais rien vu ou subi de tel dans l’Eglise. Mais je suis profondément solidaire de celles et ceux qui dénoncent et mettent au jour les scandales de pédophilie en tant que victimes directes, concernées, ou en tant que clercs outrés.
Je ne sais que trop le désastre dû à ces scandales dans l’Eglise d’aujourd’hui, que personnellement je ne déserte pas : il n’y a presque plus d’enfants dans nos églises et les servants d’autel sont devenus bien rares. Il n’y a presque plus de jeunes parents non plus, écœurés par ce climat délétère dans l’Eglise catholique. Ni de jeunes.
Ce que je voudrais dire, simplement, c’est que j’ai de très nombreux amis prêtres, et que parmi eux, je ne connais aucun pédophile. Ni aucun clerc qui ait eu à mon égard un comportement ou des mots déplacés, maintenant ou quand j’étais jeune, aucun que mes enfants aient eu à redouter parce qu’il était ambigu. Je tiens à le souligner, car je souffre avec les prêtres innocents de tels actes, et pour eux, des tentations d’amalgames qui émergent dans notre société traumatisée par ces scandales aux répercussions infinies.
Oui, j’ai mal. Pour toutes ces victimes innocentes et si longtemps méprisées. J’ai mal pour le silence complice et par trop miséricordieux de l’institution ecclésiale. J’ai mal pour cette gigantesque souillure dans l’Eglise du Christ.
Et j’ai mal aussi pour tous les prêtres honnêtes, désireux de bénir saintement les enfants, comme Jésus lui-même l’a fait, et qui sont désormais écrasés par le poids de la suspicion.
Je tenais à le dire aujourd’hui.
En demeurant fidèle envers et contre tout à l’Eglise de mon baptême.
Image : La Fête-Dieu Alexandre Antigna XIXe Musée des Augustins, Toulouse
2 commentaires
Merci Véronique, un jour il faudra parler de la humiliation qu’ont subit aussi tous les prêtres qui essaient chaque jours d’être fidèles à l’appel qu’ils ont entendu un jour. Tous ces prêtres qui se sentent humiliés et trahis quand on écrit des choses du genre “Les prêtres sont comme cela”, ou “c’est la faute des prêtres”. J’ai accompagnés des dizaines de prêtres, beaucoup d’hommes honnêtes et sincères et parfois quelques-uns beaucoup moins. Mais j’ai un grand respect pour ces hommes qui’ s’épuisent à la tâches fidèles à l’engagement qu’ils ont pris vis-à-vis du peuple de Dieu.
Merci encore.
Stéphane
A lire absolument, la lettre du Pape François au peuple de Dieu aujourd’hui 20 août 2018.
https://fr.zenit.org/articles/abus-sexuels-honte-et-repentir-le-pape-francois-ecrit-au-peuple-de-dieu/