Descendant de la montagne,
les disciples interrogèrent Jésus :
« Pourquoi donc les scribes disent-ils
que le prophète Élie doit venir d’abord ? »
Jésus leur répondit :
« Élie va venir
pour remettre toute chose à sa place.
Mais, je vous le déclare :
Élie est déjà venu ;
au lieu de le reconnaître,
ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu.
Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. »
Alors les disciples comprirent
qu’il leur parlait de Jean le Baptiste.
Matthieu 17, 10-13
Textes liturgiques©AELF
Mes lecteurs réguliers le savent, je me bats depuis des années pour faire comprendre que la “révélation de Dieu” n’est pas close, contrairement à ce que professe le catéchisme de l’Eglise catholique au chapitre III articles 65 à 67.
Il est même assez significatif que le catéchisme rédigé uniquement par des hommes ait pris comme vérité indépassable une affirmation masculine de saint Jean de la Croix que nous fêtions hier :
Dès lors qu’Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n’a pas d’autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole et il n’a rien de plus à dire ; car ce qu’Il disait par parties aux prophètes, Il l’a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu’est son Fils. Voilà pourquoi celui qui voudrait maintenant l’interroger, ou désirerait une vision ou une révélation, non seulement ferait une folie, mais ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux uniquement sur le Christ, sans chercher autre chose ou quelque nouveauté (Carm. 2, 22, 3-5).
Malgré l’immense respect que j’ai pour saint Jean de la Croix dont les poèmes mystiques sont des monuments qui me rejoignent au plus intime de ma vie spirituelle, j’estime qu’il a eu dans cette formule des mots malheureux. Car, approuvé par de futurs rédacteurs du catéchisme, il a bel et bien muselé les femmes chrétiennes – et autres – pour toujours dans ces quelques mots.
Ce que saint Jean de la Croix ne pouvait pas savoir, c’est qu’en l’an 2000 surgirait du peuple juif une toute petite fille française, Annaëlle Chimoni, dont le prénom signifie “Dieu a répondu”, polyhandicapée, privée de presque tous ses sens, et qui allait faire publier à huit ou dix ans à peine par une méthode de communication facilitée un livre digne de figurer aux côtés des Livres des grands prophètes de l’Ancien Testament, et qui s’appelle tout simplement “Le Livre d’Annaëlle”. Je l’ai découvert par hasard, lu, relu et intensément médité depuis presque vingt ans, partagé à mes proches qui en ont été bouleversés eux aussi. Et vraiment, je l’affirme, il y a dans les connaissances bibliques d’Annaëlle et dans ses mots sortis du fond de son polyhandicap quelque chose de plus fort encore que l’affirmation de saint Jean de la Croix qui ferme depuis des siècles les oreilles des catholiques à ce qui surgit authentiquement de l’Esprit saint.
Alors, si Elie est déjà revenu en Jean le Baptiste, moi je vous dis qu’il s’est manifesté à nouveau, sous une plume féminine issue du judaïsme, en Annaëlle. La petite Annaëlle n’a pas eu le temps de devenir adolescente, elle est décédée peu après la parution de son livre.
Et c’est se fermer singulièrement à ce que Dieu a à nous dire aujourd’hui, en ce XXIe siècle, que de continuer à ignorer aveuglément, quand on est chrétien, ce livre-là. “Dieu a répondu”. Oui. Encore faut-il Le lire là où Il parle vraiment.
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