Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Isaïe 60, 1-5
Textes liturgiques©AELF
Même si j’ai ajouté mes trois rois mages dans ma crèche sous le sapin, je vis l’Epiphanie un peu différemment cette année. Fi du folklore ! Je n’aurai pas d’invités aujourd’hui, je n’ai donc pas confectionné de galette, la fève sera une visite à une amie esseulée dans un Ehpad. Lui apporter un peu d’amitié, de présence, de chaleur humaine. Etre pour elle rayon d’attention lumineuse dans la succession de ses jours qui n’ont pour seules couleurs que ses coloriages magnifiques et ses participations fidèles aux eucharisties de nos différentes paroisses.
Elle porte en elle son lot de souffrance, et moi aussi. Je lui raconte mes enfants, toujours, car elle n’omet jamais de me poser des questions sur eux, elle qui a vécu dans sa chair l’épreuve insurmontable en ce temps-là de la stérilité. Je vais pouvoir les confier à sa prière, profonde, sincère, donnée, eux qui souffrent tant en ce moment, surtout mes deux aînés, pour des raisons très différentes mais dans des situations respectives semblant inextricables. Mes enfants augmentés de leurs partenaires de vie, dont ma belle-fille qui n’est plus que larmes et angoisses. Confier ce flot de douleur subie, par l’intercession de mon amie, à un tout petit enfant sur lequel se penchent des sages qui ont perçu sa divinité dans cette humanité si vulnérable.
Laisser entrer la lumière dans nos vies, la lumière qu’aucune porte apparemment close ne peut arrêter. Se laisser baigner par cette douce lumière, se laisser irradier comme Jérusalem visitée par le Messie.
Combien de temps, Seigneur, faudra-t-il encore prier, supplier, témoigner et attendre ton ultime manifestation, pour que tu te montres enfin à tous, nimbé de la lumière qui jamais plus ne faiblira ?
1 commentaire
Chère Véronique, je suis heureuse de retrouver vos beaux textes profonds en ce début d’année. Je voulais vous faire part de mes voeux et je suis emportée par votre sensibilité si juste, si éclairée. Je vous souhaite toutefois de doux moments d’apaisement au long des jours, pour vos enfants aussi et particulièrement votre belle-fille. Que notre espérance ne cesse de grandir et qu’elle se diffuse pour le bien de tous. Avec toute mon amitié. Monique D.W.