C’est une vieille douleur :
Pourquoi t’a-t-il trahi, ton serviteur ?
Tu es humilité, il a voulu la gloire,
Tu es mort crucifié, il compte jusqu’à son soir.
Sa vie rayonne si peu de toi !
Comment peut-il, prêchant jour après jour,
Avoir le cœur fermé à toute forme d’amour ?
Il juge, méprise et légifère.
Tant de fois j’ai voulu dévoiler mon mystère
Mais lui n’a souci que du monde,
Il me croit aliénée là où ta grâce abonde.
Comment peut-il, offrant ton Corps très saint,
Laisser monter en lui médisance et venin ?
J’ai pendant tant d’années supporté l’arrogance,
Ecouté son savoir et tu ma différence,
J’ai voulu tant de fois croire que de ce figuier
Fleurirait un beau jour un fruit de charité !
Ô Maître de la vigne, toi seul peux m’éclairer :
Dois-je espérer encore voir cet arbre amendé ?
Il est buisson d’épines sur mon chemin de foi,
Je m’y suis écorchée, j’y puise mon désarroi.
Tant de brebis par lui détournées de l’Eglise,
Choquées de ses paroles, troublées par la méprise,
Tant de cœurs écartés de voies de l’Evangile
Par un seul serviteur qui te rend si hostile !
Agneau très doux, toi qui t’es offert en modèle,
Je dépose à tes pieds mes errements rebelles,
Immole jusqu’en mon âme le poids de sa misère,
Je suis du même sang, accepte ma prière.
Véronique Belen avril 2001
Image : Le figuier maudit, source : http://www.jardinierdedieu.com/article-le-fruit-que-dieu-attend-de-son-peuple-51190653.html
1 commentaire
La lecture que je fais à l’instant de ce texte indubitablement inspiré par l’Esprit Saint console mon âme et mon cœur jusque là perturbés, blessés, perdus même par certains propros en rien charitables ni chrétiens que de hauts dignitaires du clergé français tinrent il y a peu jusqu’en un sanctuaire marial où des hommes et des femmes viennent quotidiennement du monde entier y prier la Vierge de Miséricorde. Je vins même à penser, quoique cela ne soit que superstition et archaïsme, que les inondations qu’il eut à subir cette année en furent comme une désapprobation, un désaveu divin.
Me voilà enfin consolé par le Consolateur, grâce lui soit rendue. Déployant la force de son bras, Il disperse les superbes ; Il renverse les puissants de leur trône et élève les humbles. Amen