Seigneur, pardonne-moi
Mais je ne peux pas me réjouir
Quand un pays que j’aime
Le Burkina-Faso
Sombre dans la haine et le chaos
Par des semeurs de terreur et de mort
Qui défigurent ton visage et crucifient ton Corps
Seigneur, pardonne-moi
Mais je ne peux pas me réjouir
Quand tous les jours ton Eglise est meurtrie
Par des révélations d’abus qui se multiplient
Corps souillés pour toujours
Âmes suppliciées par un faux amour
Seigneur, pardonne-moi
Mais je ne peux pas me réjouir
Quand ma toute petite sœur en humanité, encore mineure
Est broyée par la pieuvre prostitution
Quand on met dans les mains de mon tout petit frère
Une arme fratricide d’enfant de guerre
Seigneur, pardonne-moi
Mais je ne peux pas me réjouir
Quand pour beaucoup ici et là
Noël sera désespérance
Nuit froide sous une tente ou un carton
Mort anonyme aux portes de l’opulence
Seigneur, pardonne-moi
Si ma propre espérance va bien au-delà
D’une belle chasuble rose et d’une crèche apaisante
Je voudrais ton retour en ta gloire de Roi
Je voudrais la justice enfin pour ceux qui souffrent
Je voudrais le Royaume promis par les Prophètes
Je voudrais ta lumière qui transcende nos croix
Véronique Belen Décembre 2019