A Toi, perfection de douceur,
A Toi, délice de candeur,
Plénitude de mon âme enfin récompensée,
Indicible émotion,
Gracieuse consolation.
Toi qui, tel un poudroiement de lumière,
Balaies d’un souffle pur tout relent de colère,
Fais que colombe je sois
Et que mon vol se mue baume d’oubli
Sur les sillons de ton Temple meurtri.
Que mes mots t’enveloppent de soie
Et tissent d’aurore ton vêtement de Roi ;
Que ton visage se transcende en victoire
Et nos larmes, en vin nouveau à boire.
Oh, tends-moi ce calice que j’ai tant désiré,
Qu’elle nous enivre, la coupe de ta fidélité !
Que ce vin agonise tous ses tanins amers,
Fais-le vin de Cana, fais-le noces de chair !
Viens, Fils de la Vérité !
Reluis sur nos implacables hivers !
D’Adam réconcilie les fils prompts à la guerre
Et dans tes bras, grandis-moi reine d’Eternité
En notre terre promise, bergère de mon Berger.
Véronique Belen Janvier 2001
Image : Cantique des cantiques I Marc Chagall (détail)